Un outil pour prédire les crises d’épilepsie

Un dispositif mis au point par un médecin australien a permis d’anticiper des crises d’épilepsie en suivant l’activité électrique du cerveau. (article paru dans le Figaro en mai 2013)

 Les crises d’épilepsie sont soudaines et peuvent être très dangereuses si elles se produisent dans certaines situations à risque, comme au volant d’une voiture ou en nageant. En étant prévenues quelques minutes avant la phase aiguë, les personnes épileptiques pourraient se protéger elles-mêmes ainsi que leurs proches. Mark Cook, un médecin australien, a annoncé jeudi 2 mai dans la revue britannique Lancet Neurology avoir testé avec succès un procédé qui analyse l’activité électrique du cerveau pour prédire la survenue des crises d’épilepsie.

Le dispositif se compose d’électrodes, posées sur le crâne, qui vont enregistrer l’activité électrique du cerveau. L’information est ensuite transmise par technologie sans fil à un implant dans la poitrine qui va calculer, selon un algorithme individuel, les risques de survenue d’une crise d’épilepsie provoquée par une décharge électrique excessive dans le cerveau. Le résultat s’affiche sur un boîtier manuel: rouge si le risque est élevé, blanc s’il est modéré et bleu s’il est faible.

Un traitement mieux adapté

«Savoir à quel moment une crise peut se produire améliorerait de façon spectaculaire la qualité de vie des épileptiques, qui retrouveraient davantage d’autonomie et d’indépendance», déclare Mark Cook. Autre avantage: en étant informées à l’avance des crises, les personnes épileptiques pourraient prendre leurs traitements plus ponctuellement, en fonction des besoins, plutôt que de manière permanente. Pour les 40% d’entres elles résistantes aux médicaments, qui ne peuvent donc pas contrôler leurs convulsions avec les traitements existants, le dispositif serait d’autant plus utile puisqu’il leur permettrait d’anticiper les crises.

Peu d’effets secondaires ont été relevés dans cette étude, mais il est encore trop tôt pour dire si ce dispositif, testé sur quinze patients, débouchera sur des applications médicales. «Cela dépendra notamment de la manière dont les utilisateurs toléreront les fausses alarmes», relèvent Christian Elger et Florian Mormann, chercheurs en neurosciences à l’Université de Bonn, en Allemagne. Dans un commentaire de l’étude, les deux spécialistes de l’épilepsie saluent ce nouveau dispositif développé par la société américaine NeuroVista, qu’ils qualifient de «progrès majeur». Près de 50 millions de personnes souffrent d’épilepsie dans le monde.

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